Est-ce à cause de son farouche et incorruptible esprit d’indépendance ? Cassavetes, dès son premier film derrière la caméra en 1958, tourné avec des acteurs inconnus et non professionnels sur ses propres deniers, se démarquera de Hollywood et, malgré deux tentatives (tentations ?) pour trois films dans l’industrie du cinéma, se tiendra à l’écart des studios. Pour ce qui est de ses films. Parce que pour les financer, ou les renflouer, il tourne comme acteur, son métier premier, dans de grosses productions (Les Douze Salopards, Rosemary’s Baby…). État schizophrénique imposé par la nécessité, par le besoin vital de créer. Acteur de studio le jour, il est cinéaste indépendant la nuit. Investissant ses cachets dans sa production. Allant jusqu’à hypothéquer tous ses biens pour un film. Tout pour la cause. Pour un cinéma qui tient de l’artisanat.